L’atelier

Le collectif, initié par le professeur Éric Pineault, est principalement animé par une dizaine d’étudiants et étudiantes des cycles supérieures de différents horizons disciplinaires. Il se conçoit d’abord comme un espace convivial de partage où l’expérimentation, la co-formation et le débat sont vivement encouragés. Par différentes activités (séminaire, cercle de lecture, journée d’études, débat, colloque, écriture commune, etc.), il travaille actuellement à établir les bases d’un programme de recherche.

L’écologie sociale

Jusqu’à présent, le collectif conçoit la perspective de l’écologie sociale comme une tentative de comprendre comment nos relations à la nature sont intégrées à la société pensée comme totalité et aux différents rapports qui la traversent. Cette écologie adopte un point de vue réaliste et matérialiste prenant pour point de départ la dépendance des sociétés envers leurs milieux écologiques. Elle aborde les rapports à ces milieux à partir d’une compréhension dialectique de la totalité société-nature, c’est-à-dire comme un ensemble dynamique d’éléments différents et irréductibles mais interdépendants et co-constitutifs.

Le capitalisme avancé

Dans l’analyse de la société contemporaine, l’atelier privilégie la compréhension historique et institutionnelle de l’économie politique pour saisir adéquatement la trajectoire de l’Anthropocène. Il se propose de renouveler l’analyse critique du capitalisme contemporain en se nourrissant entre autres des apports de l’économie écologique, de la décroissance, du marxisme écologique, de l’économie postkeynésienne, de l’écoféminisme, de l’écologie politique décoloniale et de l’agroécologie. Il porte son regard en particulier sur le rôle et les conséquences écologiques et sociales des institutions (marché, corporations, régime de propriété, monnaie, État, etc.), de la division du travail et des classes sociales, des échanges écologiques et économiques inégaux, des technologies et de l’accélération sociale et du rapport ville/campagne.

D’un point de vue méthodologique, L’ESCA se propose de favoriser la rencontre des sciences humaines et des sciences naturelles dans un dialogue qui préserve les méthodologies respectives. L’ESCA se donne pour projet de développer une approche méthodologie mixte (qualitative et quantitative) pour mieux comprendre la spécificité socio-écologique du capitalisme avancé.

Dans ses projets en construction, L’ESCA se dirige vers deux grands champs d’intervention :

  • d’un point de vue théorique, il cherche à contribuer à consolider les fondements théoriques, les méthodes et les instruments de mesure de l’écologie sociale.
  • d’autre part, se reconnaissant dans la dimension pratique des théories critiques, il travaillera à intervenir dans les débats sur la transition socio-écologique au Québec, dans le but de contribuer à la construction d’une société post-capitaliste (et post-croissance) qui institutionnalise, de manière démocratique, les limites écologiques. Plus spécifiquement, il cherchera à documenter les ruptures métaboliques du Québec, à analyser les freins et leviers sociaux et institutionnels de la transition et à évaluer des propositions politiques structurantes pour transformer notre régime socio-métabolique.

À titre indicatif, ses membres s’intéressent -entre autres- aux objets suivants :

métabolisme social; déchets et gaspillage; transition énergétique; voiture; agriculture; classes sociales; travail du care et de la souillure; accélération et temporalité sociales; planification démocratique de l’économie; limites écologiques; échanges écologique et économique inégaux; technologies; changements climatiques; politiques macro-économiques; luttes syndicales et écologiques.